NACICCA soutient l’ACEN (Association Camargue Environnement Nature) et se positionne clairement contre ce projet polluant et destructeur.
Le projet de contournement autoroutier de la ville d’Arles par le sud (dit « tracé VSV ») rappelle un autre projet qui a fait l’actualité plusieurs décennies durant avant d’être récemment abandonné : l’aéroport de Notre-Dames des-Landes. Ici comme là bas, une majorité d’élus locaux porte un projet d’un autre temps : le développement d’une nouvelle infrastructure de transport, avec pour conséquence encore plus de pollution, la destruction d’espaces à forte valeur écologique et agricole et un gaspillage massif d’argent public. Pour NACICCA, la Camargue, la Crau humide et leurs habitants ne doivent pas être les victimes d’une tromperie généralisée. Ce projet court-termiste et démesuré s’inscrit dans une logique obsolète du « tout pétrole », contraire aux objectifs de lutte contre le changement climatique.
Depuis quelques mois les décideurs locaux redoublent de voix au sujet des projets qui leur tiennent à cœur, quitte à promouvoir une aberration. Et presque tous diffusent par voix de presse le même message, soit-disant approuvé par tous les arlésiens : nous portons le projet d’autoroute au plus haut niveau de l’État. Après avoir développé les plateformes logistiques et le transport des conteneurs autour de Fos et à Saint-Martin de Crau (générant au passage beaucoup moins d’emplois durables que prévu), nombre d’élus semblent soudain stupéfiés que la RN 113 soit devenue une forte source de pollution et d’insécurité routière. Leur logique est pourtant de faire de notre territoire une région logistique traversée par les infrastructures routières, couverte d’entrepôts, à la qualité de l’air catastrophique.
C’est sous couvert de se préoccuper de la santé des habitants des quartiers de la Roquette et de Pont-de-Crau (loin d’être unanimes sur le sujet) que le contournement autoroutier d’Arles est justifié. Mais la construction d’une autoroute n’améliorera pas la qualité de vie des habitants d’Arles et de ses environs et sera au contraire une incitation à davantage de camions et de nuisances. Sa construction poserait aussi des problèmes dans le réapprovisionnement de la nappe phréatique et détruirait irrémédiablement des espaces naturels et agricoles de grande valeur, pourtant part belle de l’économie locale et de la réputation du territoire.
NACICCA, association implantée sur le territoire, a pleinement conscience des nuisances endurées par de nombreux riverains de la RN 113 et n’entend aucunement les nier. Mais la priorité pour la santé publique et la sécurité n’est pas de les déplacer, mais de les réduire. Cela commence par la réduction du transport par camions au profit du chemin de fer et du fluvial, objectif que le Grand Port Maritime de Marseille, principal responsable du développement du transport massifié par la route dans la région, a jusqu’à présent complètement échoué à atteindre.
Souvenons-nous aussi que le tracé dont nous parlons aujourd’hui avait été décrit comme « le pire », il y 25 ans lors des premières concertations, et avait donc été écarté des discussions. C’est pourtant lui qui a été tiré du chapeau au dernier moment car susceptible de générer le moins de contestation, ce qui laisse songeur sur la méthode et quant au respect de la démocratie locale.
Pourtant des mesures simples, réalistes et beaucoup moins coûteuses pourraient être prises pour limiter significativement et immédiatement les nuisances sur la portion de la RN 113 au niveau de sa traversée d’Arles, déjà démontrées par l’ACEN : limiter la vitesse, interdire la circulation par les poids-lourds en transit, ou encore mettre en place des aménagement anti-bruits.
D’autres solutions restent à développer ensemble et pourront être étudiées lorsque les décideurs locaux cesseront de vendre ce projet comme la seule alternative possible. Encore faut-il faire preuve d’un peu d’imagination et d’un minimum de courage…
pour retrouver le communiqué de presse c’est ici -> communique presse contournement Arles