Le jeudi 3 juin 2010, le tribunal correctionnel d’Aix en Provence a rendu son délibéré dans le procès de la construction de la plate forme logistique IKEA à Fos sur mer. La décision en première instance a confirmé les trois chefs d’inculpation retenus par le procureur lors de l’audience du 30 mars dernier : 1) destruction d’espèces animales protégées 2) destruction d’espèces végétales protégées 3) destruction de l’habitat d’une espèce d’oiseau vulnérable.
En suivant presque en totalité les réquisitions du Parquet, le juge a condamné IKEA à une amende de 30 000 €, dont 10 000 avec sursis. La responsabilité d’IKEA est donc clairement démontrée, soulignant que la communication environnementale n’est bien souvent que de la propagande.
Même si les associations se félicitent de cette condamnation qui confirme les réquisitions tout à fait proportionnées du procureur de la république d’Aix en Provence, elles ne peuvent que profondément regretter qu’un site naturel d’une importance remarquable ait été détruit. Une décision de justice, quelque soit sa cohérence, ne peut réparer la destruction irréversible d’une nature qui se réduit comme peau de chagrin dans l’espace Méditerranéen.
Les associations de protection de la nature rappellent à l’occasion de ce délibéré que les représentants de l’Etat, en choisissant de ne pas publier d’arrêté d’autorisation de destruction d’espèces protégée pour IKEA, ont non seulement manqué à leurs obligations de respect des procédures en matière de protection de l’environnement, mais ont pu se tenir tranquillement à l’écart de la procédure en faisant porter totalement le « chapeau » à IKEA. Le Grand Port Maritime de Marseille porte également une lourde responsabilité dans ce fiasco en faisant aménager un secteur d’une valeur patrimoniale exceptionnelle.
Cette situation doit donc affûter notre vigilance quant au devenir des dernières zones naturelles présentes sur l’emprise de la zone industrielle de Fos gérées par le Grand port maritime de Marseille. Au premier desquels la prestigieuse lagune du Caban, menacée par la construction d’une darse.