RTE (Réseau de Transport et d’Électricité) a lancé le 12 février, une concertation publique concernant l’implantation d’une ligne aérienne Très Haute Tension de 400.000 volts qui pourrait traverser la Camargue, la Crau, les Alpilles ou la Terre d’Argence.
- longue de 65 km, elle relierait Jonquières Saint-Vincent (30) à Fos-sur-Mer (13)
- en aérien
- plus de 180 pylônes de 50 à 60m de haut (l’équivalent d’un immeuble de 15 à 20 étages)
- elle traverserait la réserve de biosphère de Camargue, 2 sites zones humides d’importance internationale, 21 sites Natura 2000, 2 parcs naturels régionaux (Camargue et Alpilles), 3 réserves nationales (Crau, Vigueirat et Camargue), 4 réserves régionales (Ilon, Poitevine, Pourra, Tour du Valat).
Même si nous sommes favorables à la décarbonation du site industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer, nous refusons, qu’une fois de plus, la Camargue, la Crau, les Alpilles ou la Terre d’Argence et leurs habitants soient sacrifiés. Ces territoires sont exceptionnels, il faut les protéger !
2 hypothèses de fuseaux sont retenues : l’ouest et l’est avec des variantes transversales.
Nous refusons ce projet en l’état et ses conséquences désastreuses :
→ Destruction d’espaces naturels
Notre territoire recèle des milieux particulièrement riches et abritant une faune et une flore diversifiées et d’importance internationale.
→ Disparition de terres agricoles
De nombreux pylônes seront implantés au cœur de plusieurs zones agricoles. Dans un contexte de tension globale, nos terres agricoles, garantes de notre autonomie alimentaire, sont parmi nos biens les plus précieux. De manière générale, 70 à 80% des pylônes électriques implantés en France le sont sur des zones agricoles.
→ Une atteinte aux sites patrimoniaux
347 monuments historiques se trouvent dans l’aire d’étude, 6 sites patrimoniaux remarquables, 12 sites classés et 17 inscrits.
→ Des paysages et des cadres de vie à protéger
La Camargue, la Crau, les massifs des Alpilles et de la Montagnette, la Terre d’Argence sont des espaces de vie partagés par tous, nos enfants, nos familles, nos visiteurs qui aiment venir visiter et se réfugier dans ces havres de paix. Cette opération dans sa configuration actuelle viendrait à anéantir irrémédiablement ces lieux et ces paysages tant la visibilité de cette superstructure sera maximale.
→ Des craintes sur la santé des habitants
Le Centre international de recherche contre le cancer (Circ), l’agence spécialisée de l’OMS pour la recherche sur le cancer, a classé en 2002 les champs magnétiques d’extrêmement basses fréquences (ceux émis par les installations électriques et les dispositifs de transport de l’électricité) comme cancérogènes « possibles » pour l’homme.
L’Agence de sécurité sanitaire (Anses) a émis plusieurs mises en garde sur les champs magnétiques à basses fréquences, générés notamment pas les lignes à haute tension. Selon l’agence sanitaire, ils représentent un risque « possible » de leucémie chez les enfants vivant à proximité.
→ Une solution démesurée pour quelques intérêts privés
Moins de 10 entreprises sont aujourd’hui concernées par la question de la décarbonation de leurs activités. Et face à elles, c’est une population de plus de 100.000 personnes qui en subira les conséquences.
Des solutions alternatives existent. Nous demandons à RTE de les analyser de manière objective, honnête et contradictoire :
- Enfouir la ligne sous les infrastructures routières existantes, ce qui permettrait de limiter au maximum l’impact de la ligne sur les paysages et la biodiversité. C’est une technique au point.
- Faire passer la ligne dans le Rhône, puis dans la Méditerranée jusqu’à Fos.
- Questionner les besoins des industriels sur un mix énergétique varié : électricité/hydrogène/énergies renouvelables.