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Grand comptage des oiseaux menacés par la ligne THT – Acte 3

Nous vous invitons à rejoindre les bénévoles de l’association Nacicca le dimanche 30 novembre 2025 de 7h30 à 11h
pour un grand comptage des oiseaux emblématiques de notre territoire et menacés par la ligne aérienne THT 400 000 volts.

 

L’objectif de cette opération est de mettre en évidence les déplacements quotidiens et incessants des grands oiseaux en Terre d’Argence, en Camargue et en Crau en particulier sur le périmètre du fuseau dit « de moindre impact » élaboré par RTE, afin de montrer le risque de collision des oiseaux avec l’infrastructure THT. L’opération est ouverte à toutes et tous.

 

Le protocole est le suivant :
• Un ornithologue confirmé par point d’observation;
• Un point fixe d’observation de 7h30 à 11h, les équipes ne changent pas de point et ne se déplacent pas;
• Il s’agit de relever les présences (espèce et nombre) des oiseaux en vol dans un périmètre donné, correspondant à un morceau du fuseau, selon une carte à disposition;
Espèces cibles : Grue cendrée, Flamant rose, Cigogne blanche, Cygne tuberculé, Oie cendrée, Héron cendré, Grande aigrette, Aigle de Bonelli, Buse variable, Milan royal, Busard des roseaux, Busard St-Martin, autre gros rapaces, Outarde canepetière, Ganga cata, etc;

 

A l’issue du comptage, nous nous retrouverons pour un débrief et un point presse aux tables de pique-nique située au bord du Rhône derrière le Musée Départemental de l’Arles Antique à partir de 11h15. La rencontre sera suivie d’un pot de l’amitié et d’un pique-nique tiré du sac.

 

Si vous êtes ornithologue, contactez-nous à contact@nacicca.org et nous vous indiquerons où votre aide sera la plus utile.

Si vous voulez participer comme accompagnant, nous vous proposons de rejoindre directement le point de votre choix.

 

4 secteurs identifiés : Trouvez le point le plus proche de chez vous dans le secteur 1 au Nord d’Arles (ouvrez la carte dans un nouvel onglet pour zoomer)

Trouvez-le point le plus proche de chez vous dans le secteur 2 à l’ouest d’Arles (ouvrez la carte dans un nouvel onglet pour zoomer)

Trouvez le point le plus proche de chez vous dans le secteur 3 au sud-ouest d’Arles, de part et d’autre du Rhône (ouvrez la carte dans un nouvel onglet pour zoomer)

Trouvez le point le plus proche de chez vous dans le secteur 4 des Marais du Vigueirat et de la Crau (ouvrez la carte dans un nouvel onglet pour zoomer)

  Pour nous rejoindre : contact@nacicca.org

Mobilisation contre le contournement autoroutier d’Arles les 27 et 28 septembre 2025

Le collectif « En travers de la route » s’est constitué pour lutter contre le projet autoroutier d’Arles, défendre les terres naturelles et agricoles et promouvoir des alternatives pour répondre aux nuisances de la RN113. Le collectif est composé d’une dizaine d’associations et de mouvements locaux, qui ont décidé d’unir leurs forces face à ce projet. Alors qu’une enquête publique est prévue à l’automne, nous voulons sensibiliser la population locale aux impacts de ce projet.

 

Nous vous convions les 27 et 28 septembre prochain pour un weekend de mobilisation contre ce projet autoroutier.

 

Au programme, le samedi après-midi, des tables-rondes réunissant spécialistes, militants et acteurs locaux, des ateliers pour les grands et les petits, un espace buvette et une grande soirée musicale avec le concert de Fatum Fatras. Restauration sur place à prix libre. Vous avez la possibilité de camper sur place.

 

Rendez-vous le samedi 27 à Longo Maï au Mas de Granier à Saint-Martin-de-Crau. Accueil à partir de 13h30, début des débats à 14h.
Le dimanche matin, nous vous proposons de partir à la découverte du tracé, à pied, pour un cortège festif suivi d’un pique-nique tiré du sac.

 

Rendez-vous le dimanche 28 au Mas du Lion sur la route de Villevieille Crau, à Arles (Lat : 43,6475 Long : 4,6725), près de la Draille marseillaise, dès 9h30 pour un accueil autour d’un café et d’un petit déjeuner suivi d’ateliers créatifs.

 

Pour comprendre les impacts de ce projet autoroutier, nous vous invitons à visionner cette vidéo que le collectif a réalisé :
https://www.youtube.com/watch?v=IUY_zIuLpuY

 

Vous pouvez également consulter notre site internet : https://contournement-arles.fr

 

Enfin, si vous souhaitez nous aider à financer ce weekend vous pouvez apporter une participation libre ou un don, via la page HelloAsso de l’association Nacicca : https://www.helloasso.com/associations/nacicca/evenements/en-travers-de-la-route-1
(Toutes les associations membres du collectif sont composées de bénévoles et ne reçoivent aucune subvention)

Pour un autre projet de territoire – contribution au débat public Fos Berre Provence

En résumé

NACICCA interroge le projet de développement industriel et logistique de la zone de Fos Berre tel qu’il nous a été présenté au cours du débat public Fos Berre Provence un avenir industriel en débat.

En tant qu’association agréée à la protection de l’environnement, nous sommes inquiets de voir chaque jour disparaître toujours plus d’habitats, de paysages et d’écosystèmes accueillant des espèces pour lesquelles la région à une responsabilité de premier ordre, que ce soit au niveau national ou international. Le projet de développement industriel et logistique de la zone de Fos conduira à la destruction directe de plusieurs centaines d’hectares (Deos (80ha), Carbon (60 ha) GravitHy (75ha)  etc…). Preuve de l’impact de ces développement les services de l’Etat recherchent avec difficulté des surfaces de compensations de 2000 à 3000 ha dans la région. Or, nous dénonçons depuis longtemps l’inefficacité des mesures compensatoires qui ne sont jamais à la hauteur des destructions de la nature engendrées par l’artificialisation des sols.

Le développement qui nous est proposé est clairement insoutenable, consommateur de trop d’espaces et trop gourmand en énergie sans que les besoins aient vraiment été interrogés. Le chevelu d’infrastructures réseau (routes, autoroutes, ponts, pipeline, ligne très haute-tension) associé à ce projet causera des pertes d’habitats naturels et agricoles irréversibles et des mortalités massives chez les oiseaux migrateurs au droit de la réserve de Biosphère de Camargue.

Au lieu de s’appuyer sur un un projet de développement durable ambitieux pour enfin déployer une offre de transport maritime, ferroviaire et collectif digne de ce nom, ce projet sans cohérence globale dénote une absence de vision au dépens d’un avenir radieux pour ce territoire.

Fos-sur-Mer – Photo de La coccinelle sur Unsplash

 

Un projet d’un autre temps, qui ignore les défis du présent

 

NACICCA a été créée en 2007, initialement pour s’opposer à la destruction d’habitats naturels remarquables menacés par la construction d’un entrepôt logistique d’IKEA sur la commune de Saint Martin de Crau. Puis, NACICCA a défendu les espaces naturels remarquables de l’Etang du Caban contre un projet d’extension d’une darse dans la Grand Port Maritime de Marseille. Enfin, NACICCA a contraint Provence Grand Large à revoir sa copie et à proposer des mesures compensatoires pour tenir compte de l’effet de ses trois éoliennes en mer sur la mortalité attendue sur plusieurs espèces d’oiseaux.

NACICCA est une association qui défend depuis près de 20 ans la préservation de la nature et de la qualité de vie de la zone Crau Camargue Alpilles. Force est de constater qu’aujourd’hui nous sommes un peu dépassés par l’emballement de la machine à projets destructeurs, projets autoroutiers, parcs photovoltaïques, éoliennes en mer, entrepôts logistiques. Partout nous veillons au respect des engagements de l’Etat en matière de biodiversité, partout nous constatons l’absence d’une vision globale et cohérente du territoire avec pour conséquence un grignotage toujours plus rapide des derniers espaces préservés.

Durant ce débat public porté par la  CNDP, nous avons pu constater que le projet de développement logistique et industriel de la zone industrialo-portuaire (ZIP) de Fos s’appuyait toujours sur le même logiciel obsolète et dépassé, grignotage de terres, priorité à la route et aux camions ou datacenters qui justifient des offres électriques pharaoniques vendues comme réponse à des besoins de décarbonation. Jamais n’est posée la question des réels besoins énergétiques, des réels besoins de production. Nulle part on ne nous montre comment l’électrification et la décarbonation pourraient contribuer à la sobriété, c’est-à-dire à une diminution globale de la demande en énergie.

 

Le problème de l’appréciation des impacts cumulés

 

Ce débat public a été souhaité pour pouvoir mesurer et évaluer l’ensemble des impacts de la totalité des projets industriels et d’infrastructures autour de la zone industrialo-portuaire de Fos. Car il est essentiel que ces dizaines de projets soient évalués ensemble pour apprécier leurs multiples impacts environnementaux et sociaux sur les territoires concernés. Malheureusement ce débat n’a pas apporté les éléments nécessaires pour évaluer les impacts cumulés. Environ un tiers des projets seulement présentent des données permettant une étude partielle de ces impacts cumulés. Lors de l’atelier du 18 juin à Fos-sur-Mer sur les “risques – environnement – santé”, de très nombreuses questions sont restées sans réponse : total de surface consommée directe et indirecte, détail de la nature de ces surfaces, consommation en eau, impact sur la nappe phréatique de Crau, impacts globaux sur la biodiversité, impact sur le trafic routier actuel, impact sur les rejets industriels et la pollution de l’air,… alors que l’étude de ces impacts cumulés représentait le coeur de ce débat public, nous ne pouvons qu’être déçu de n’avoir aucune réponse probante. Les industriels et les services de l’État sont aujourd’hui dans l’incapacité de nous dire quels seront les impacts des ces dizaines de projets sur les milieux naturels, les terres agricoles, la ressource en eau, la qualité de l’air ou même les paysages et l’habitat. Ils n’ont pas sû répondre aux attentes des populations locales.

 

Le problème des mesures compensatoires

 

Une difficulté majeure de ce débat a été pour NACICCA d’essayer de comprendre ce que l’ensemble des ces multiples projets industriels allaient représenter de façon précise en termes de surface de milieux naturels et agricoles impactés. Il semble que les services décentralisés de l’Etat recherchent aujourd’hui avec difficulté des surfaces de compensations (possiblement sous forme de SNCRR) de 2000 à 3000 ha dans la région. On lit dans des déclarations du préfet de région que “les zones humides à restaurer ne manquent pas”, sous-entendant que ces projets seraient une opportunité pour la conservation de la nature. Notre lecture de ces déclarations est que l’Etat acte une compensation au rabais qui, au contraire de desartificialiser des zones bétonnées pour de véritables gains de nature, se contenterait d’améliorer à la marge l’état de certaines zones humides alors que les destructions, elles, seront définitives. Pourtant des études scientifiques ont par exemple montré que sur 621 zones humides restaurées et suivies à travers le monde, même un siècle après les efforts de restauration, leur structure biologique et leur fonctionnement biogéochimique sont restés en moyenne 26 % et 23 % plus bas, respectivement, que dans des zones humides naturelles utilisées comme point de comparaison. En d’autres termes, la nature ne se restaure pas facilement et priorité doit être donnée à l’évitement. Ce constat devrait nous amener à imaginer des ratios de compensation beaucoup plus élevés que ceux proposés actuellement (2 ha de compensation seulement pour 1 ha détruit). Ce besoin est exacerbé par le traitement à la découpe des mesures compensatoires qui ne prend jamais en compte les effets cumulés des projets. Faute d’économie drastique sur les surfaces à artificialiser pour ces projets, des surfaces colossales devront être trouver pour la compensation si on ne sous estime pas les ratios. A noter que la création d’un SNCRR (évoqué dans la fiche de l’état sur les mesures compensatoires) ne résout en rien le risque de sous estimation des ratios, preuve en est les difficultés de la CDC Biodiversité à vendre des unités de compensation alors que les projets logistiques en sa périphérie ont fleuri. NACICCA s’oppose de longue date à la compensation par l’offre telle que promue par l’Etat ici, notamment du fait que cette commodification de la nature, loin de la préserver, participe à sa destruction.

Nos propositions alternatives

 

Pour la zone industrielle de Fos, nous regrettons que le processus de concertation n’ait pas pris comme point de départ les besoins des habitants en ce qui concerne l’amélioration de leur cadre de vie, l’amélioration de leur environnement, qualité de l’eau et de l’air, et la diminution du risque sanitaire des industries sur les populations. De ce type d’approche “bottom up” aurait pu émerger des projets industriels qui ne soient pas gouvernés de façon “top down” par la compétition internationale du capitalisme financier. On aurait alors pu proposer des projets propres à répondre aux besoins réels des populations et pas ficelés pour satisfaire les désirs des investisseurs du CAC 40.

La question des transports est symptomatique de cette différence entre besoins des uns et désirs des autres. Les projets de transports proposés sont des autoroutes : Martigues – Port-de-Bouc, Fos – Salon ou encore au sud d’Arles. Mais à qui cela va-t-il profiter ? Aux investisseurs de la logistique et non aux populations locales. Alors que de nombreux élus parlent de routes saturées, aucun plan ambitieux de transport public n’a été présenté. Le transport ferroviaire a été oublié. La part proportionnelle du fret dans le transport de marchandises fait du surplace. Faire croire aux usagers qu’une autoroute va résoudre la fluidité du trafic routier est une réflexion du passé, de nombreux travaux scientifiques ont abordé ce sujet ces dernières années.

Prenons l’exemple du contournement  autoroutier d’Arles, sur lequel NACICCA a beaucoup travaillé en lien avec le collectif “En travers de la route”. Aucun aménagement sur les infrastructures existantes n’a été réalisé ces vingt dernières années pour améliorer la situation, alors que plusieurs décisions nationales ou aménagements locaux pourraient être pris. Nous proposons de mobiliser des financements massifs pour développer des outils efficaces de transport ferroviaire, fluvial et du cabotage entre les ports de Méditerranée (avec la SNCF/RFF, le Port d’Arles et le Grand Port Maritime de Marseille). L’Etat, le département et la région devraient investir également dans le développement du transport collectif entre les villes voisines (avec des plateformes de covoiturage (ex : bus direct inexistant entre Arles et Fos-sur-Mer). Nous invitons l’ACCM à mettre en œuvre sans tarder son plan vélo avec des incitations fortes pour l’utilisation de transport décarboné. Concernant la réduction des nuisances sur la RN113. Nous souhaitons que soit étudié l’aménagement du rond-point du Vittier et des autres échangeurs en traversée  d’Arles, la construction de passerelles, la construction d’un raccordement entre Barriol et Fourchon, la réduction de la pollution sonore (limitation de vitesse, revêtement adapté, protections supplémentaires), des voies plus différenciées (marquage et vitesse) et la possibilité d’encapsuler une partie de la section passant au coeur d’Arles comme cela se fait à bien des endroits.

Nous rappelons que la continuité autoroutière entre l’Espagne et l’Italie existe, elle passe par l’A9 puis l’A7 au carrefour d’Orange. Alors que la RN113 au droit d’Arles est empruntée par 10700 poids lourds par jour (étude TransMobilité  2025), 4100 de ces camions vont ou arrivent d’Espagne, traversant le pays pour amener des légumes espagnols en Europe. Ces 4100 poids-lourds n’ont rien à faire sur nos routes. Le fret ferroviaire pour les trajets internationaux doit être mis en place. En février 2023, Mme Elisabeth Borne, alors Première Ministre, avait annoncé un grand plan ferroviaire, en particulier pour le transport de marchandises, où est ce plan aujourd’hui ? L’État doit avoir une vision à long terme et promouvoir un projet de circulation routière, ferroviaire et fluvial du 21ème siècle et ne pas cautionner un projet du siècle passé, basé sur le tout camion.

Pour la THT, là aussi, nous nous appuyons sur le collectif STOP THT pour soutenir l’étude de solutions alternatives incluant l’option suivante : une ligne 2GW enterrée et enfouie dans le Rhône entre Jonquière et Fos et une ligne maritime 2GW de Fos à La Narbonnaise, projeté par RTE il y a quelques années, via le projet Midi-Provence.

Au sein de ce collectif nous défendons l’idée qu’avant tout devraient être mieux évalués les besoins réels du territoire qui justifient cette nouvelle offre électrique. Nous nous interrogeons notamment sur les besoins en énergie électrique censés justifier la création de cette ligne THT. Alors que depuis plusieurs mois l’État et RTE prônent cette ligne pour décarboner les industries de la ZIP de Fos, la présentation du 20 mai à Saint-Martin-de-Crau nous a appris que sur les 7000 MW de demandes de raccordement, seulement 1200 MW étaient pour décarboner les industries existantes. Pire, la même demande de 1200 MW concerne l’installation de datacenter. Près de 2000 MW sont prévus pour des projets d’hydrogène et autant pour la “réindustrialisation”. La réelle décarbonation de l’existant et des transports régionaux ne représente même pas un tiers des demandes de raccordement. Dès lors, il est légitime de se poser la question, est-on sur un mensonge pour justifier cette ligne THT ? Elle n’est nullement pour décarboner, mais pour faire venir de nouvelles industries, soit à la technologie immature (hydrogène), soit à l’état de start-up. Bref, de l’hypothétique et de la fuite en avant technologique. Et pour cela, l’État est prêt à sacrifier les territoires de Camargue, de Crau et de Terre d’Argence, reconnus pour leur biodiversité exceptionnelle, leurs paysages et leurs agricultures. Nous ne pouvons qu’être contre ce projet de ligne THT, qui ne ferait que détruire et broyer : détruire du vivant et broyer de l’humain.

Alors que RTE a choisi un fuseau dit de “moindre impact”, notre association a réalisé à l’automne et à l’hiver dernier des comptages d’oiseaux simultanés sur l’ensemble de ce fuseau afin de mettre en lumière la multitude de déplacements quotidiens des oiseaux au sein de ces territoires. Les résultats sont édifiants. Le 26 janvier 2025, en seulement 3h30 d’observation c’est un total de 26 712 individus de 33 espèces différentes, principalement protégées, qui a été recensé. Nous vous laissons imaginer sur une année entière, en prenant en compte les mouvements migratoires, le nombre que cela représente. On parle en millions de déplacements d’oiseaux en Camargue. Mettre une ligne THT dans ces territoires est un non-sens total. La décarbonation ou ce qui s’y apparente, ne peut se faire au détriment de la biodiversité. Nous joignons à cette contribution les résultats de ces comptages.

 

Conclusion

Si NACICCA a apprécié l’opportunité offerte par la  CNDP d’interroger non pas des projets industriels mais un projet territorial, nous avons été également extrêmement frustrés de voir des pans entiers de ce débat passer à la trappe au détriment de discussions économiques industrielles. Sous prétexte de décarbonation et d’économies “vertes” le modèle consumériste et productiviste dans lequel nous sommes n’a pas été débattu. Pourtant, quelques années après une pandémie mondiale mettant nos économies à l’arrêt, débattre de la sobriété et de nos modes de productions aurait dû être une porte d’entrée de ce débat. Malheureusement, services de l’État et industriels étaient main dans la main pour promouvoir des projets industriels avec comme seules préoccupations la compétitivité ou l’attractivité économique de la région, voire de la France. Faisant fi des questions environnementales, sociales ou agricoles. Les différents débats n’ont pas permis d’interroger le sens que l’on donne aux activités humaines. La décarbonation, l’emploi, la compétitivité, ces concepts sont creux si on ne sait pas pour quel projet de société ils sont mobilisés.

Il ressort de notre analyse un manque crucial de vision, notamment sur le développement et l’organisation des mobilités et des transports dans une zone ou la gestion des flux ne pourra reposer indéfiniment sur le tout camion, et sur les impacts cumulés de tous ces projet sur ce qu’il reste des écosystèmes et de la biodiversité exceptionnelle de ce territoire. Nous avons la désagréable impression que ce sont les territoires de Crau, de Camargue et de Terre d’Argence qui doivent s’adapter aux industries et aux infrastructures réseaux, alors que ça devrait être l’inverse. Nous continuerons à défendre ces territoires, leurs paysages, leurs agricultures et leurs biodiversités .

 

Bilan du comptage des oiseaux sur le tracé de la ligne THT du 26 janvier 2025

Le 26 janvier 2025, nous étions près de 60 observateurs répartis le long de 19 points d’observation pour dénombrer tous les oiseaux de grandes tailles en vol ou au sol, au sein du fuseau dit de moindre impact (FMI) du projet de ligne THT porté par RTE.

 

Après un comptage similaire en novembre 2024, l’objectif de ce second passage était d’appuyer les observations réalisées précédemment pour montrer les déplacements incessants des oiseaux dans les territoires traversés par ce projet (Terre d’Argence, Camargue et Crau), en particulier au maximum de la période d’hivernage.

 

En seulement une matinée et ne couvrant pas la totalité du FMI, les observateurs présents ont encore noté des effectifs particulièrement conséquents d’oiseaux traversant ce FMI. Ces chiffres, très parlants, remettent totalement en cause cette théorie du « moindre impact ».

Pour rappel, les espèces ciblées étaient en priorité : la Grue cendrée, le Flamant rose, la Cigogne blanche, le Busard des roseaux, le Busard St-Martin, la Buse variable, l’Aigle de Bonelli et les autres aigles, les Vautours, le Milan royal, l’Oie cendrée, le Héron cendré, la Grande Aigrette, l’Aigrette garzette, le Cygne tuberculé, l’Outarde canepetière, le Goéland leucophée, ou le Grand cormoran,…

Les données collectées sont publiques et seront versées à l’INPN. Elles n’ont pas vocation à contrer les études réalisées par RTE, n’étant qu’une photographie instantanée des déplacements de l’avifaune présente. Cette opération et ces données ont vocation à sensibiliser et montrer l’absurdité du discours de RTE.

 

Quand plus de 26 000 oiseaux traversent en 3h30 l’emplacement d’un projet de ligne très haute tension, et ce dans des territoires aux nombreuses mesures de protection environnementales, cela laisse supposer de nombreux impacts néfastes sur ces espèces et va à l’encontre des mesures de protection prises localement et sur d’autres territoires fréquentés par certaines espèces migratrices.

 

Ces données seront donc transmises à RTE pour les mettre face aux conséquences de leur projet.

 

Un immense merci à toutes et tous pour votre participation !

 

Résultats du comptage

 

Un total de 26 712 individus de 33 espèces différentes ciblées a été observé. Les Grues cendrées sont sur les plus représentées mais il est intéressant de noter les effectifs importants de Cigognes blanche, et de rapaces.

L’opération réussit bien à mettre en évidence le très haut niveau de fréquentation de ce territoire par des oiseaux sensibles aux collisions avec les lignes électriques.

 

Effectifs des Espèces ciblées

 

Espèces Effectifs comptés Espèce protégée
Grue cendrée 17607 ·
Goéland leucophée 3891 ·
Choucas des tours 2684
Cigogne blanche  458 ·
Vanneau huppé 359 ·
Corneille noire 311
Ibis falcinelle 273 ·
Mouette rieuse 201 ·
Grand cormoran 199 ·
Mouette mélanocéphale 178 ·
Corbeau freux 74
Milan royal 66 ·
Grande Aigrette 63 ·
Héron garde-bœufs 57 ·
Héron cendré 56 ·
Buse variable 36 ·
Faucon crécerelle 32 ·
Cygne tuberculé 27 ·
Oie cendrée 26
Aigrette garzette 24 ·
Busard des roseaux 24 ·
Canard colvert 21
Busard Saint-Martin 12 ·
Épervier d’Europe 9 ·
Faucon émerillon 7 ·
Cigogne noire 4 ·
Faisan de Colchide 4
Aigle botté 3 ·
Perdrix rouge 2
Courlis cendré 1 ·
Faucon pèlerin 1 ·
Goéland cendré 1 ·
Oedicnème criard 1 ·

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LIGNE THT : Comptage d’oiseaux sur le « Fuseau de moindre impact » – 26 janvier 2025

Nous vous invitons à rejoindre les bénévoles de l’association NACICCA le dimanche 26 janvier 2025 de 7h30 à 11h00 pour un grand comptage des oiseaux emblématiques de notre territoire et menacés par la ligne aérienne THT 400 000 volts. L’objectif de cette opération est de mettre en évidence les déplacements quotidiens et incessants des grands oiseaux en Terre d’Argence, Camargue et Crau en particulier sur le périmètre du fuseau dit « de moindre impact », afin de montrer le risque de collision entre l’infrastructure THT et l’avifaune dans ces territoires. L’opération est ouverte à toutes et tous.

 

Rejoignez le point le plus proche de chez vous ou contactez-nous à contact@nacicca.org et nous vous indiquerons où votre aide sera la plus utile.

 

A l’issue du comptage, nous nous retrouverons pour un débrief et un point presse aux tables de pique nique située au bord du Rhône derrière le Musée Départemental d’Arles Antique à partir de 11h15.

 

La rencontre sera suivie d’un pot de l’amitié et de la lutte.

 

Le protocole proposé est le suivant :

  • Un ornithologue confirmé par point d’observation. Un point fixe d’observation de 7h30 à 11h, les équipes ne changent pas de point et ne se déplacent pas.
  • Il s’agit de relever les présences des oiseaux en vol dans un périmètre donné, correspondant à un morceau du fuseau, selon une carte à disposition.
  • Indiquer l’espèce, le nombre, l’heure des individus traversant ou se posant dans cette zone. Bien qu’il soit délicat de jauger l’altitude, retenir les observations des oiseaux jusqu’à une soixantaine de mètre de hauteur. Ne pas prendre les oiseaux haut en altitude.
  • Espèces cibles : Grue cendrée, Flamant rose, Cigogne blanche, Cygne tuberculé, Oie cendrée, Héron cendré, Grande aigrette, Aigle de Bonelli, Buse variable, Milan royal, Busard des roseaux, Busard St-Martin, autre gros rapaces, Outarde canepetière, Ganga cata.
  • Pour être observateur référent, contactez-nous et nous vous proposerons un point d’observation avec la carte associée. Pour être accompagnant, nous vous proposerons de rejoindre le point le plus proche de chez vous (adresse et coordonnée du point)

 

4 secteurs identifiés : Trouvez le point le plus proche de chez vous dans le secteur 1 au Nord d’Arles (ouvrez la carte dans un nouvel onglet pour zoomer) Trouvez-le point le plus proche de chez vous dans le secteur 2 à l’ouest d’Arles Trouvez le point le plus proche de chez vous dans le secteur 3 au sud d’Arles, de part et d’autre du Rhône

Trouvez le point le plus proche de chez vous dans le secteur 4 des Marais du Vigueirat et de la Crau

Pour nous rejoindre : contact@nacicca.org

 

→ Le dossier complet ici

LIGNE THT : Comptage d’oiseaux sur le « Fuseau de moindre impact » – 24 novembre 2024

Nous vous invitons à rejoindre les bénévoles de l’association NACICCA le dimanche 24 novembre 2024 de 8h00 à 11h00 pour un grand comptage des oiseaux emblématiques de notre territoire et menacés par la ligne aérienne THT 400 000 volts.

L’objectif de cette opération est de mettre en évidence les déplacements quotidiens et incessants des grands oiseaux en Terre d’Argence, Camargue et Crau en particulier sur le périmètre du fuseau dit « de moindre impact », afin de montrer le risque de collision entre l’infrastructure THT et l’avifaune dans ces territoires.

L’opération est ouverte à toutes et tous.

Rejoignez le point le plus proche de chez vous ou contactez-nous à contact@nacicca.org et nous vous indiquerons où votre aide sera la plus utile.

A l’issue du comptage, nous nous retrouverons pour un débrief et un point presse aux tables de pique nique située au bord du Rhône derrière le Musée Départemental d’Arles Antique à partir de 11h15, La rencontre sera suivie d’un pot de l’amitié et de la lutte.

Le protocole proposé est le suivant :

  • Un ornithologue confirmé par point d’observation.
  • Un point fixe d’observation de 8h à 11h, les équipes ne changent pas de point et ne se déplacent pas.
  • Il s’agit de relever les présences des oiseaux en vol dans un périmètre donné, correspondant à un morceau du fuseau, selon une carte à disposition.
  • Indiquer l’espèce, le nombre, l’heure des individus traversant ou se posant dans cette zone. Bien qu’il soit délicat de jauger l’altitude, retenir les observations des oiseaux jusqu’à une soixantaine de mètre de hauteur. Ne pas prendre les oiseaux haut en altitude.
  • Espèces cibles : Grue cendrée, Flamant rose, Cigogne blanche, Cygne tuberculé, Oie cendrée, Héron cendré, Grande aigrette, Aigle de Bonelli, Buse variable, Milan royal, Busard des roseaux, Busard St-Martin, autre gros rapaces, Outarde canepetière, Ganga cata.
  • Pour être observateur référent, contactez-nous et nous vous proposerons un point d’observation avec la carte associée.
  • Pour être accompagnant, nous vous proposerons de rejoindre le point le plus proche de chez vous (adresse et coordonnée du point)

30 points d’observation ont été identifiés (cliquez sur la carte pour zoomer en ligne).

 

Trouvez le point le plus proche de chez vous dans le secteur 1 au Nord d’Arles (ouvrez la carte dans un nouvel onglet pour zoomer)

Trouvez-le point le plus proche de chez vous dans le secteur 2 à l’ouest d’Arles

Trouvez le point le plus proche de chez vous dans le secteur 3 au sud d’Arles, de part et d’autre du Rhône

Trouvez le point le plus proche de chez vous dans le secteur 4 des Marais du Vigueirat et de la Crau

 

Pour nous rejoindre : contact@nacicca.org

 

THT : le fuseau de pire impact pour la Camargue et la Crau

Attendue officiellement pour le 27 septembre 2024, l’annonce du fuseau dit de « moindre impact » a déjà été révélé par les services de la Préfecture. Une catastrophe pour les territoires de la Terre d’Argence, la Camargue et la Crau.

Tout ça pour ça !

Ce fuseau ressemble comme deux goutes d’eau à une des 8 variantes proposées par RTE lors de la pseudo-concertation lancée il y a plusieurs mois. Des heures d’échanges, de réunions, des centaines de contribution de la part des citoyens, agriculteurs, acteurs du monde économique, associatif et culturel balayées d’une main méprisante pour ne retenir, ce qui est notre sentiment, un fuseau qui était déjà acté avant même le début du projet.

Notre solution alternative

Dans la continuité de sa tribune, le collectif « Stop THT » avec son groupe d’experts, a conçu une solution alternative, en s’appuyant sur des données publiques et sur des technologies d’ouvrages enterrées largement éprouvées en France.


Rappel

La capacité actuelle d’alimentation électrique de la Zone Industrialo Portuaire de Fos-sur-Mer avec des lignes 225.000 volts existantes est de 1,5 GW. Elle s’appuie sur :

  • La capacité de transport du réseau RTE
  • Le soutien en sécurité des 3 centrales à cycle combiné au gaz Combigolfe, Ponteau et Cycofos.

La consommation actuelle est de l’ordre de 0,9 GW.

Le réaménagement prévu par RTE de lignes existantes et notamment le passage en 400.000 volts du poste de Roquerousse (Salon-de-Provence) permettra d’apporter 1,2 GW supplémentaires. La capacité actuelle passera donc à un total de 2.7 GW (1.5 GW de capacité + 1.2 GW de réaménagement).

Besoins annoncés par RTE

Les besoins estimés pour 2030 sont de l’ordre de 4 GW et pour 2050 de l’ordre de 7 GW décomposés comme suit :

  • 5 GW pour la production d’hydrogène bas-carbone, soit 70% des besoins maximums
  •  à 1.5 GW pour des raccordements d’industriels déjà présents sur la zone et souhaitant décarbonner, soit 121% des besoins
  • 0.24 GW pour un projet de giga-industrie de panneaux solaires, soit 3% des besoins
  • 0.70 GW pour l’installation et le développement des data-centers, soit 10% des besoins
  • 0.3 GW pour la transition énergétique des particuliers et du secteur tertiaire (véhicules, chauffage…), soit 4% des besoins

Les 3 fondements stratégiques de la solution alternative proposée

  1. Une segmentation des besoins de transport pour répondre aux futurs besoins annoncés en électricité.
    Il faut distinguer à ce niveau les besoins directs sous forme électrique via la ligne THT et ceux issus pour la production d’hydrogène. Rien n’impose à l’Etat de choisir une « solution tout électrique à Fos ». Nous suggérons donc un mix électrique et hydrogène au niveau régional.
  2. Délocaliser la production d’hydrogène vers les sources d’énergie, d’eau et de stockage déjà existantes.
    La production d’hydrogène par électrolyse de l’eau peut se faire idéalement sur des sites ayant déjà des disponibilités sur le réseau RTE et d’eau en quantité durable. Deux sites dans l’hinterland du Grand Port Maritime de Marseille répondent parfaitement à ces critères : Aramon pour la production d’hydrogène et Manosque pour son stockage. Ce dernier possède déjà les cavités salines pour conserver du pétrole et du gaz naturel.

Quant au site d’Aramon, il possède trois avantages :

  • Une friche industrielle existante de 30 ha disponibles en lieu et place d’une ancienne centrale thermique au fuel lourd ; centrale en cours de démantèlement.
  • Un raccordement au réseau électrique existant sur une ligne 400.000 volts
  • La proximité immédiate du Rhône pour les besoins en eau utile à la production d’hydrogène avec un système de captation-rejet

Il sera très facile par la suite de transporter l’hydrogène produit par des pipelines de GRT Gaz. A Fos-Berre, il existe déjà des pipelines d’hydrogène et plusieurs projets sont en étude : BarMar entre Barcelone et Fos et son prolongement vers l’Allemagne par le projet Hy-FEN entre Fos et Nancy.

Cette proposition est cohérente avec les apports annoncés d’hydrogènes par pipelines à Fos par le maillage BarMar, Manosque et Aramon et par voie maritime via le vecteur NH3 (terminal d’ammoniac chez Elengy Tonkin).

3.    L’expertise RTE pour des câbles enfouis ou ensouillés
En alternative aux lignes aériennes, il est possible de réaliser des liaisons à câbles enterrés pour le transport de l’électricité en courant continu auxquelles il faut adosser des stations de conversion à chaque extrémité des liaisons souterraines à courant continu. Il en va de même pour la technologie d’ensouillage dans un fleuve, une mer ou un océan.

La solution alternative consiste donc à apporter à Fos-Marseille les 4 GW supplémentaires comme suit :

  • 2 GW en courant continu entre Jonquières St-Vincent et Fos-sur-Mer avec RTE
  • 2 GW en H2 transporté depuis Aramon et/ou Manosque à Fos avec GRT Gaz

AG DE NACICCA LE 13 AVRIL 2024

Rendez-vous à 18h00 à l’Angerie, 38 rue Genive à Arles.

Nous serons ravis de vous accueillir lors de notre Assemblée Générale 2023 qui aura lieu le *Samedi 13 avril 2024 *à l’Angerie, 38 rue
Genive 13200 Arles.

Ce sera l’occasion de faire le point sur nos activités en 2023 et de
continuer à se  mobiliser contre les projets délétères qui menacent
notre territoire.

  • contournement autoroutier d’Arles
  • ligne THT 400 000 Volts entre Jonquière – Fos
  • liaison autoroutière Fos-Salon

Nous vous proposons une soirée en deux temps, avec une  première partie consacrée à l’AG suivie d’une projection du film inspirant :
Irréductibles d’Olivier Dubuquoy.

Irréductibles est une histoire d’hommes et de femmes qui ont gagné des batailles qui semblaient perdues d’avance. Blocage de centrale nucléaire, sabotage pour mettre fin à des pollutions en mer, ZAD pour protéger la
forêt… parfois dans la non violence, parfois dans la clandestinité, tous ont en commun d’être victorieux dans leur lutte.
Nous vous attendons nombreuses et nombreux !

Programme détaillé de la soirée :
17h30 Accueil
18h00 Début de l’Assemblée Générale 2023

L’ordre du jour est le suivant :

1) Présentation du rapport moral
2) Présentation des activités 2023
3) Présentation du rapport financier 2023
4) Renouvellement du conseil d’administration
5) Questions diverses

L’Assemblée Générale est ouverte à toutes et tous, vous pouvez donc
venir accompagné.es si vous le souhaitez, mais seuls les adhérent.es à
jour de leur cotisation 2023 pourront prendre part aux votes.

En cas d’empêchement, vous pouvez vous faire représenter par un autre
membre de l’association muni d’un pouvoir régulier. Merci dans ce cas de
remplir le pouvoir ci-joint et nous le retourner au plus tôt.

19h30 Pot de l’amitié offert. Grignotages à partager, apportez vos
meilleurs recettes.

20h00 Projection du film documentaire : Irréductibles d’Olivier Dubuquoy.

21h00 Temps d’échanges

PETITION DU COLLECTIF THT : NON À LA LIGNE THT 400.000 VOLTS

RTE (Réseau de Transport et d’Électricité) a lancé le 12 février, une concertation publique concernant l’implantation d’une ligne aérienne Très Haute Tension de 400.000 volts qui pourrait traverser la Camargue, la Crau, les Alpilles ou la Terre d’Argence. 

  • longue de 65 km, elle relierait Jonquières Saint-Vincent (30) à Fos-sur-Mer (13)
  • en aérien
  • plus de 180 pylônes de 50 à 60m de haut (l’équivalent d’un immeuble de 15 à 20 étages)
  • elle traverserait la réserve de biosphère de Camargue, 2 sites zones humides d’importance internationale, 21 sites Natura 2000, 2 parcs naturels régionaux (Camargue et Alpilles), 3 réserves nationales (Crau, Vigueirat et Camargue), 4 réserves régionales (Ilon, Poitevine, Pourra, Tour du Valat).

Même si nous sommes favorables à la décarbonation du site industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer, nous refusons, qu’une fois de plus, la Camargue, la Crau, les Alpilles ou la Terre d’Argence et leurs habitants soient sacrifiés. Ces territoires sont exceptionnels, il faut les protéger !

2 hypothèses de fuseaux sont retenues : l’ouest et l’est avec des variantes transversales.

Nous refusons ce projet en l’état et ses conséquences désastreuses :

→ Destruction d’espaces naturels
Notre territoire recèle des milieux particulièrement riches et abritant une faune et une flore diversifiées et d’importance internationale.

Ce qui risque d’être détruit

→ Disparition de terres agricoles
De nombreux pylônes seront implantés au cœur de plusieurs zones agricoles. Dans un contexte de tension globale, nos terres agricoles, garantes de notre autonomie alimentaire, sont parmi nos biens les plus précieux. De manière générale, 70 à 80% des pylônes électriques implantés en France le sont sur des zones agricoles.

→ Une atteinte aux sites patrimoniaux 

347 monuments historiques se trouvent dans l’aire d’étude, 6 sites patrimoniaux remarquables, 12 sites classés et 17 inscrits.

→ Des paysages et des cadres de vie à protéger
La Camargue, la Crau, les massifs des Alpilles et de la Montagnette, la Terre d’Argence sont des espaces de vie partagés par tous, nos enfants, nos familles, nos visiteurs qui aiment venir visiter et se réfugier dans ces havres de paix. Cette opération dans sa configuration actuelle viendrait à anéantir irrémédiablement ces lieux et ces paysages tant la visibilité de cette superstructure sera maximale.

→ Des craintes sur la santé des habitants
Le Centre international de recherche contre le cancer (Circ), l’agence spécialisée de l’OMS pour la recherche sur le cancer, a classé en 2002 les champs magnétiques d’extrêmement basses fréquences (ceux émis par les installations électriques et les dispositifs de transport de l’électricité) comme cancérogènes « possibles » pour l’homme.

L’Agence de sécurité sanitaire (Anses) a émis plusieurs mises en garde sur les champs magnétiques à basses fréquences, générés notamment pas les lignes à haute tension. Selon l’agence sanitaire, ils représentent un risque « possible » de leucémie chez les enfants vivant à proximité.

→ Une solution démesurée pour quelques intérêts privés
Moins de 10 entreprises sont aujourd’hui concernées par la question de la décarbonation de leurs activités. Et face à elles, c’est une population de plus de 100.000 personnes qui en subira les conséquences.

Des solutions alternatives existent. Nous demandons à RTE de les analyser de manière objective, honnête et contradictoire :

  • Enfouir la ligne sous les infrastructures routières existantes, ce qui permettrait de limiter au maximum l’impact de la ligne sur les paysages et la biodiversité. C’est une technique au point.
  • Faire passer la ligne dans le Rhône, puis dans la Méditerranée jusqu’à Fos. 
  • Questionner les besoins des industriels sur un mix énergétique varié : électricité/hydrogène/énergies renouvelables.

La pollution ou la « chose électrique » ?

C’est en substance le choix qui est laissé aux citoyens dans le cadre du projet d’une ligne de 400.000 volts entre Jonquières-Saint-Vincent, dans le Gard et la commune de Fos-sur-Mer.

NACCICA a eu le privilège de pouvoir assister à cette première réunion de présentation le 16 novembre 2023. Possibilité qui n’a pas été offerte à de nombreux autres acteurs du territoire, gentiment « évités » à cette session d’ouverture et interdit d’entrée le jour même. Alors qu’il y avait encore de nombreux sièges vides, nous dénonçons ce premier déni de démocratie, signe d’une volonté de concertation toute relative.

Le fantasme techniciste de la décarbonation

Le projet, porté par RTE, gestionnaire du réseau de transport d’électricité en France, a pour objectif de tirer une ligne électrique aérienne à deux circuits de très haute tension sur une distance de 65 km entre les postes de Jonquières et celui de la Feuillane à Fos.

L’objectif avoué est de participer à la décarbonation de la Zone Industrialo-Portuaire (ZIP) de Fos et notamment ses 3 raffineries et 2 terminaux méthaniers. Cette dernière est le deuxième site le plus émetteur de gaz à effet de serre de France après Dunkerque.

Une fois de plus, la sobriété, un pilier fondamental de la transition écologique exigée par un nombre grandissant d’experts, d’institutions et d’associations comme NACICCA reste dans l’angle mort des pouvoirs publics. Sans transformations profondes de nos modes de vie et de production, la France ne sera jamais à la hauteur des enjeux environnementaux.

Que se passera-t-il quand notre territoire sera un des plus gros consommateur d’électricité en France et que ses coûts de production ne cesseront d’augmenter comme c’est déjà le cas en ce moment ? Quelle sera l’étape d’après, une centrale nucléaire aux portes de nos maisons comme évoqué par le chef de l’Etat ?

Une autoroute de plus !

Les travaux, s’ils passent la phase de concertation, débuteraient en 2028 pour un investissement de 300 millions d’euros. L’aire d’étude du tracé a été présentée sur la base d’une bande de 48 km de long sur 14 de large pour plus de 600 km ² au total. Elle concerne 10 communes :

  • 5 dans les Bouches-du-Rhône : Arles, Saint-Martin-de-Crau, Tarascon, Fos et Port-Saint-Louis
  • 5 dans le Gard : Beaucaire, Bellegarde, Fourques, Jonquières, Vallabrègues

Après validation de l’aire d’étude associée au projet, une analyse multicritère précise sera menée à l’intérieur de cette aire d’étude de façon à déterminer des fuseaux de passages possibles.

Une autoroute de pylônes de 50 mètres de haut qui se verront aussi bien que la fameuse Tour Luma et qui viendra s’ajouter à la balafre attendue du futur contournement autoroutier d’Arles.

Un projet colossal aux enjeux environnementaux et sociaux très importants

La concertation n’a pas vraiment le droit au loupé, car ce projet colossal devra acheminer une énorme quantité d’électricité : 5.000 mégawatts, l’équivalent de la consommation annuelle de cinq millions de personnes. Il permettrait de doubler la consommation d’électricité de notre région.

En l’état actuelle l’aire d’étude impacterait :

  • 1 réserve de Biosphère (Camargue)
  • 2 sites Ramsar (Zone humide d’importance internationale) (Camargue et Petite Camargue)
  • 21 sites Natura 2000
  • 75 zones naturelles d’intérêt faunistique et floristique
  • 9 zones importantes pour la conservation des oiseaux
  • 2 parcs naturels régionaux (Camargue et Alpilles)
  • 3 réserves nationales (Coussouls de Crau, Marais du Vigueirat et Camargue)
  • 4 réserves régionales (L’Ilon, Poitevine-Regarde-Venir, Pourra-Ranquet et Tour du Valat)
  • 10 espaces naturels sensibles

Nul besoin de préciser que les enjeux biodiversité sont considérables sur ce dossier. Sans compter les atteintes possibles à certains sites pour leur intérêt paysager remarquable.

NACICCA reste très vigilant sur ce dossier. Alors que notre territoire accueille de nombreuses réserves naturelles et d’espaces naturels sensibles, les enjeux d’acceptabilité s’annoncent immenses. La concertation du public est prévue pour le 1er trimestre 2024.


Toutes les cartes sont tirées du Dossier de Présentation de l’Aire d’Etude (DPAE)

Dimanche 1er octobre – Rassemblement « En travers de la route »

Grande journée de contribution artistique au projet En travers de la route, dimanche 1er octobre à partir de 10h.

Nous invitons toutes celles et ceux qui aiment dessiner, peindre, graver, photographier, filmer, écrire, prendre du son, ou témoigner de toute autre façon, à portraiturer, fragment par fragment, toutes les formes de vies et de paysages qui se déploient sur ce tracé, et que nous souhaitons célébrer et préserver ensemble.

Enquête publique relative au Contournement Ouest de Nîmes

Toutes deux opposées au projet de contournement autoroutier d’Arles, les associations NACICCA et Changeons d’Avenir sont très sensibles et suivent avec attention le projet de Contournement Ouest de Nîmes, maillon supplémentaire d’un réseau autoroutier et routier qui cherche à croître depuis les infrastructures portuaires du Grand Port Maritime de Marseille.

A la lecture du dossier d’enquête publique on devine rapidement que le projet du Contournement Ouest de Nîmes (CONIMES) a été conçu au courant du siècle dernier par ses promoteurs pour accélérer le transit routier Nord Sud à travers le département du Gard, et en particulier le transport de marchandises, en imaginant y attirer les flux issus de l’axe international que représente l’A9.

De nombreuses propositions alternatives pour développer une mobilité durable au sein de l’agglomération sont pourtant sur la table, et les associations locales sont prêtes à contribuer à leurs réalisations. Malheureusement ces solutions ont été balayées du revers de la main par la DREAL.

Nous pouvons citer évidemment l’amélioration des croisements existants entre RN106 et D40, entre RN106 et RN113, qui sont tous deux les points noirs de circulation. D’autres exemples comme l’amélioration de la desserte ferroviaire entre Alès et Nîmes, la
réutilisation de la plateforme de la voie ferrée Nîmes Sommières, l’amélioration des transports en commun au sein de l’aire urbaine de Nîmes.