La compensation ne doit pas être un droit à détruire

 

Les décompenseurs en lutte est un groupe de contre-expertise des mesures compensatoires qui s’est constitué autour du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Le résultat de leur travail vient de paraître. Dans leur critique ils mettent en évidence une sous-estimation des surfaces impactées et une sous-estimation de besoin de surfaces pour compenser les dégâts. Mais le plus important est certainement la mise en évidence d’un problème de fond sur l’approche « fonctionnelle » utilisée dans ce projet.

 
 

En effet, par un système d’unités de compensation fonctionnelles, deviennent commensurables (c’est-à-dire comparables sur une même unité de valeur) des fonctions hydrologiques de type source avec des fonctions écologiques de type épuration, mais aussi des habitats d’importance majeure pour des couleuvres et ceux essentiels aux chauves-souris. Ces unités permettent donc de rendre fongibles les fonctions écologiques identifiées et de les échanger au dépens du maintien des fonctions initialement présentes. Dans le cas de l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, la solution trouvée est presque miraculeuse car elle permet de compenser la perte d’une zone humide jouant un rôle de régulation hydraulique par la conversion d’une culture en prairie, ou bien la conversion d’une peupleraie en boisements alluviaux et pour des surfaces comparables de bénéficier d’une plus-value de compensation. Cette perte de correspondance entre les impacts réels et les mesures compensatoires mises en place ne peut garantir à terme que les fonctionnalités détruites seront compensées.

 
 

Ce travail critique nous intéresse d’autant plus que la même méthodologie, élaborée par Biotope, est utilisée dans les dossiers d’étude d’impact proches de chez nous, notamment concernant la LGV Nîmes-Montpellier.

 

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