L’affaire était entendue : moyennant de très substantielles mesures compensatoires, la ligne TGV Montpellier-Nîmes pourrait traverser le cœur de la zone protégée des Costières nîmoises, où vivent près d’un quart des dernières outardes canepetières, une espèce d’oiseau pourtant menacée d’extinction en France. Fort de cette promesse, la société Oc’Via, affiliée à Bouygues, procédait au printemps 2013 à des travaux préparatoires dans l’emprise de la future ligne TGV, sans attendre que lui soit délivrée l’indispensable autorisation à la destruction de l’habitat naturel des fameuses outardes : une dérogation espèces protégées (DEP) qui, précisément, interdit que les travaux soient réalisés… au printemps, période de nidification et d’élevage des jeunes.
L’empressement d’Oc’Via à débuter ses travaux avant l’octroi de la DEP (délivrée en aout 2013) et en pleine période interdite par la dérogation, lui a valu d’être condamnée le 22 juin dernier par le Tribunal de grande instance de Nîmes à 7000 euros d’amende et au versement de dommages et intérêts à NACICCA et FNE, associations plaignantes et constituées en parties civiles.
Un jugement cruel pour Oc’Via, dont l’objectif affiché est de « concilier au mieux les contraintes techniques avec les exigences environnementales » …
Article tiré de la lettre d’information n°13, disponible au format PDF dans la rubrique lettres d’information